BLURAY : LE FUGITIF d'Andrew Davis



Comme une flopée de réalisateurs et techniciens en activité à Hollywood aujourd'hui, Andrew Davis a débuté sa carrière chez Roger Corman et la Cannon durant les années 70, officiant comme directeur de la photo et scénariste sur quelques séries B et films de blaxploitation. Devenu réalisateur, il se tourne vers l'horreur et le polar, et est repéré par Chuck Norris qui l'embauche pour "Sale Temps Pour Un Flic", honnête thriller au succès assez important pour lui ouvrir les portes des majors hollywoodiennes et en faire son yes-man spécialisé polar/action; il livrera, en 4 ans : "Nico", premier rôle de Steven Seagal (à l'époque simple conseiller en arts martiaux, notamment sur le "Jamais Plus Jamais" d'Irvin Kershner), "Opération Crépuscule" excellente petit polar à tendance espionnage qui voit Gene Hackman pourchasser Tommy Lee Jones, et retrouve Seagal pour "Piège En Haute Mer", série B de luxe et démarquage de "Die Hard"... 
On le voit, Davis a un parcours classique de bon faiseur, ni pire ni meilleur que ses confrères; mais vu sa capacité à diriger les caractères difficiles de ses casting (Hackman, Seagal, T. Lee Jones, Chuck Norris : que du sanguin qui démarre au quart de tour et à qui on ne la fait pas), et ses aptitudes techniques propres à optimiser des budgets moyens, il est embauché par la Warner pour réaliser "Le Fugitif", adaptation ciné de la série éponyme.

Ce sera son seul vrai gros succès, et il fait presque office d'ovni quand on voit le reste de sa filmographie : quelques série B de luxe ("Poursuite", Meurtre Parfait", "Dommage Collatéral" et "Coast Guard", son dernier film à l'heure actuelle), et même avec un film chez Disney : "La Morsure du Lézard", étrange comédie dramatique d'aventure...

Véhicule pour Harrison Ford, alors au sommet de sa carrière, "Le Fugitif" reste aujourd'hui un des meilleurs thriller des années 90, 2h15 sans temps mort, d'une sobriété et d'une efficacité à toutes épreuves ! A. Davis à l'intelligence de ne pas se focaliser uniquement sur le rôle principal, Richard Kimble, un fugitif se démenant pour prouver son innocence, et tourne ses caméras vers l'équipe de marshalls qui le pourchasse, Tommy Lee Jones en tête. Un Jones véritable voleur de scènes, qui, après plus de 20 ans de seconds rôles dans des films majeurs et de premiers rôles dans des films mineurs, gagnait enfin ses galons de star : le film lui vaudra l'oscar du meilleur second rôle en 1993.


Le film remplit largement son rôle en proposant une action qui n'est jamais délirante mais au contraire toujours au service de l'histoire (l'accident de train, la course-poursuite dans les égouts, le grand final sur le toit de l’hôtel). C'est peut-être ce qui le rend toujours aussi efficace, 20 ans plus tard : son réalisme tant dans le jeu (l'interrogatoire d'Harrison Ford, au début du métrage, qui fait toujours aussi froid dans le dos; les rapports au sein de l'équipe de marshalls) que dans les séquences d'action, splendidement filmées par Michael Chapman.

Le bluray édité par Warner en 2007 est honorable : l'image est juste à mon goût un peu trop sombre (et pale) et la piste sonore 5.1 est assez enveloppante (une réédition aux États-Unis, l'année dernière pour les 20 ans du film, serait supérieure à tout point de vue).


La bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=rZkex56cc8A

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