VHS VINTAGE


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Collection préférée des vidéophiles accros aux films gore et d'horreur, "Les films que vous ne verrez jamais à la télévision : les classiques de l'horreur et de l'épouvante" est encore dans toutes les mémoires presque 35 ans après sa création. René Chateau, cinéphile-producteur-distributeur-éditeur, était devenu célèbre à la toute fin des années 60, en créant avec Belmondo (dont il avait été l'attaché de presse) la société de production "Cérito-René Chateau Distribution"; ainsi, et durant 15 ans, leur collaboration fournie aux spectateurs certains des plus gros succès du cinéma français.
Parallèlement, il ouvrit son propre cinéma au milieu des années 70, financé par les cartons en salles des films de Bruce Lee, dont il détenait les droits. Le Hollywood Boulevard, spécialisé dans le cinéma de genre (polars, blaxploitation, karaté & kung-fu movies, fantastique, horreur, érotique, etc...) devint très vite le lieu de rendez-vous obligatoire des cinéphiles alors considérés comme marginaux par l'intelligentsia parisienne. Pour avoir moi-même fréquenté durant quelques doubles séances ce haut-lieu de la culture Bis, je confirme : entre les clochards venus se réchauffer, et les prostituées qui profitaient des fauteuils moelleux pour se reposer quelques instants, on croisait pas mal de cinéphiles de tous âges, en manque de Séries B/Z.
Fin connaisseur des goûts du public, Chateau anticipa très rapidement l'avènement des magnétoscopes en créant sa première collection de vhs en 1979, "La mémoire du cinéma français"; à ses frais, il restaura et distribua des dizaines de films peu connus du grand public, hormis les cinéphiles accros au "cinéma de minuit" de Patrick Brion. Fort de ce premier succès, et tout à l'écoute des spectateurs frustrés de ne pas pouvoir découvrir les films interdits en salles par le gouvernement, il lança alors cette fameuse série, "Les films que vous ne verrez jamais à la télévision : les classiques de l'horreur et de l'épouvante", dans les vidéo-clubs de France et de Navarre. Le premier titre édité n’était autre que "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper, censuré depuis 1974; le succès fut immédiat et Chateau acheta très vite les droits de plusieurs bandes interdites en salles ou à la réputation sulfureuse afin d'alimenter cette collection.
Très vite, et du fait d'une énorme demande, il décida de ne plus réserver ses vhs au seul marché locatif, et les fit vendre dans son ciné et dans les magasins spécialisés; bien que commercialisées à prix forts (entre 500 et 800 francs pièce, une fortune à l'époque !), les cassettes se vendirent comme des petits pains. Tous les moyens étaient bons pour visionner ces films interdits : certains se regroupaient afin de réunir la somme demandée, d'autres, plus fortunés, se payaient les vhs et revendaient des copies sous le manteau (pour ma part, j'avais acheté pour 50 francs, à une connaissance de mon école, le "Maniac" de William Lustig; la copie était bien granuleuse et parfois même floue, mais je pouvais crier haut et fort "je l'ai vu !").
Dans la foulée, de nombreux distributeurs émergèrent sur ce marché florissant, et sortirent des dizaines de bandes pour approvisionner les vidéo-clubs assaillis par des abonnés en mal de bonnes nouveautés. Car il faut bien le reconnaitre, la plupart des éditeurs arnaquaient les clients à grands coups de visuels extravagants, de résumés approximatifs, et de tags-Line accrocheuses à même de sur-vendre leurs nanars déterrés dans d'obscures marchés du film. Du coup, l'amateur-cinéphile saturé de bandes décevantes bondissait tous les mois chez son marchand de journaux et achetait Vidéo 7, le mensuel de la vhs (avec son mythique cahier X en fin de pages) qui décryptait l'actu des nouveautés.

Le succès permit à Chateau de sortir par la suite des centaines de films, tous genres confondus; aujourd'hui encore, il édite ses films en dvd, utilisant toujours cette  fameuse panthère noire comme logo. La plupart des titres qui ont fait sa renommée sont passés chez d'autres distributeurs, et il se focalise désormais sur la préservation du patrimoine cinématographique français en sortant régulièrement des métrages oubliés, voir pour certains considérés comme perdus.
Mais pour les amateurs de fantastique et de gore, ceux qui ont regardé en boucle ces bandes considérées comme nauséabondes et parfois même dangereuses (dixit les différents ministres de la culture qui se sont succédés durant l'ère giscardienne, René Chateau restera comme l'homme providentiel qui leur permit de découvrir enfin ces films inédits et interdits.

Le célèbre générique des collections René Chateau :


John Laroquette (un des acteur du feuilleton "Les têtes brulées") a enregistré la voix-off entendue au début du film; il a raconté avoir reçu pour tout salaire...Un joint !
 
 C'est le montage supervisé par Dario Argento qui est ici disponible; la version director's cut diffusée depuis plusieurs années correspond en fait au premier montage préparé pour trouver des distributeurs internationaux lors du festival de Cannes 1979.
 
 Outre Andy Warhol, le film est co-produit par Carlo Ponti...Et Jean Yanne ! Il a été tourné en 3D.


En désaccord avec ses producteurs, Tobe Hooper quitta le tournage et fut remplacé par son directeur de la photographie Robert Caramino.


Venu du porno, William Lustig tournait ici son premier film "traditionnel"; parce que le tournage n'était pas validé par les autorités new-yorkaises, l'équipe technique devait se cacher entre les prises, durant le tournage en extérieur.

 Roman Polanski, qui tournait dans un studio voisin, fait un caméo lors de la scène d'ouverture dans l'auberge.


Ce film a été distribué aux USA, en Europe et en Asie avec 3 fins différentes.

 Dans les salles américaines, tout acheteur d'un ticket pour ce film recevait un sac à vomi !


C'est le seul film scénarisé par Nick Maley, maquilleur connu pour ses participations à "Star Wars", "Superman" et "Lifeforce".


Initialement tourné pour la télé italienne sous forme d'une mini-série en 4 parties, le film a été jugé trop violent et remonté par Lamberto Bava pour une diffusion en salles.

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