BLURAY : MATCH RETOUR de Peter Segal


Malgré toute l'admiration que j'ai pour ces 2 grands acteurs que sont Stallone et De Niro, ça fait sacrément mal aux fesses de les voir se compromettre dans ce "Match Retour" si fade...
Lors de la sortie en salles, j'avais hésité à y aller, alléché par le concept si simple et pourtant si attrayant de voir se confronter sur un ring Rocky et Raging Bull (même si pour moi, y a pas photo, Stallone en remontre à n'importe quel autre acteur niveau boxe). Et puis en regardant attentivement la fiche Imdb, j'ai vu que le réalisateur était un tâcheron comme on en fait peu : Peter Segal !
C'est que le gars a derrière lui un sacré passif de comédies molles et pas drôles : "Y-a-t-il un flic pour sauver Hollywood", "Tommy Boy", "La famille Foldingue", "Président vous avez dit président?", "Amour & amnésie", "Mi-temps au mitard", "Max-La-Menace"; c'est bien simple, le mec peut se vanter d’œuvrer dans la comédie sans jamais avoir jamais réussi un film un tant soit peu drôle et sympathique ! On est quasi en présence d'un génie du nanar, du pape du ratage, d'un dieu de la purge cinématographique !
Et après la vision aujourd'hui de ce "Match Retour", mon avis sur le type ne risque pas de changer !

Henry "Razor" Sharp et Billy "Kid" McDonnen, 2 boxeurs retraités qui ont été ennemis jurés sur le ring 30 ans auparavant, renfilent les gants pour un dernier combat afin de déterminer qui est le meilleur.
Contacté par le producteur-réalisateur Mark Steven Johnson pour interpréter le rôle du Kid (Johnson est lui aussi un sacré numéro dans sa partie : scénariste de comédies du niveau de celle de Segal, il passe à la réalisation et inflige aux spectateurs "Daredevil" avec Ben Affleck, et "Ghost Rider" avec Nicolas Cage...d'autres questions ?), Robert De Niro pense tout de suite à Stallone pour jouer son adversaire; le Sly refuse dans un premier temps, ne souhaitant pas parodier son personnage fétiche de Rocky. Mais rassuré par son pote Bobby que le métrage sera d'un tout autre acabit, il accepte finalement d'enfiler le short de Razor (et là, Sly aurait du jeter un sérieux coup d’œil à la filmographie de De Niro sur les 15 dernières années : aligner autant de mauvaises comédies, quand on a été le plus grand acteur vivant, c'est vraiment pas humain !).
Bien mal lui en a pris, donc, car Segal maltraite l'image de Stallone/Rocky tout au long de son film; ainsi, on n'échappe pas aux gags les plus foireux : Sly manquant de vomir en avalant son petit déjeuner à base d’œufs crus, ou se faisant rembarrer  par Alan Arkin, son entraineur à moitié sénile, quand il veut boxer des quartiers de viandes dans une chambre froide, alors qu'ils sont juste là...pour acheter de la viande ! Le réalisateur n'oublie pas non plus De Niro, qui doit parodier son personnage de Raging Bull lors d'une scène ou il fait du stand-up dans son bar...
Alors qu'il aurait été aisé de faire un film ou la fibre nostalgique aurait pris le dessus sur la parodie, Segal choisit de se moquer ouvertement de ces personnages emblématiques, et sort l'artillerie lourde et grasse, offrant un spectacle peu reluisant. Même le match tant attendu déçoit; un simple coup d’œil suffit à remarquer que De Niro (70 ans au compteur) n'a pas du tout le physique d'un ancien boxeur et fait bien pâle figure à coté d'un Stallone encore vaillant et au physique d'acier malgré ses 67 balais !
Heureusement pour nous, les deux stars, en vieux briscards à qui on l'a fait pas, arrivent occasionnellement à s'imposer lors de quelques scènes ou pointe enfin le talent qu'on leur connait : Stallone expliquant à Kim Basinger pourquoi il accepte le challenge; la relation naissante entre De Niro et son fils. Mais ces quelques minutes sont hélas noyées dans un amas de séquences bateaux et prévisibles qui rendent les 1h53 que dure le film particulièrement longues...

Non, il n'y a vraiment pas grand chose à sauver ici; Sly peut donc retourner à ses "Expandables" et aux suites attendues de ses plus grands succès (un nouveau "Rambo" est sur les starting-blocks, ainsi qu'un spin-off de "Rocky" centré sur le petit-fils d'Apollo Creed), et Bobby à ses "direct-to-video" fauchés indignes du talent qu'on lui connait !


Le bluray édité par Warner est de belle facture : une belle image précise (qui rend justice à la discrète mais jolie photo de Dean Semler), et une piste sonnore Dts 5.1 qui n'en fait pas des caisses mais sait se réveiller lors du combat final.
Les bonus sont peu interessants : quelques modules de 6/7 minutes sur le tournage, l'univers de la boxe, et les improvisations de Kevin Hart (qui joue l'organisateur du combat), et quelques scènes inédites, dont 2 fins et une ouverture alternatives. Du basique, quoi...

La bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=1bQSOBJCPQE

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