PREVIEW BLURAY : 1941 de Steven Spielberg


A bien y regarder, des films complètement dingues, il n'y en a pas tant que ça...A y regarder d'encore plus près, des films complètement dingues réalisés par Steven Spielberg, il n'y en a pas...Sauf son "1941" sorti en France début 1980, qui reste un sommet de comédie déjantée, l'ovni à part de sa filmographie .

Dans la deuxième partie des années 70, Spielberg est un fan total du "Saturday Night Live", le show désormais mythique créé en 1975 par Lorne Michaels et diffusé en direct tous les samedis soirs sur NBC (39 ans que ça dure, avec des hauts et des bas, mais toujours là, et surtout reconnu comme le vivier ultime de comiques ricains); plié en quatre par les sketches du duo John Belushi/Dan Aykroyd, leaders incontestés de l'émission, il décide en 1978 de les recruter et de les intégrer dans son projet de comédie frappadingue écrite par le duo Robert Zemeckis/Bob Gale (futurs auteurs de la trilogie "Retour Vers Le Futur"). A cette époque, une toute nouvelle génération de réalisateurs et de scénaristes émerge : c'est l' explosion entre autre des Z.A.Z avec le cultissime  "Hamburger Film Sandwich", John Landis avec "American College", Ken Shapiro avec "The Groove Tube", Ivan Reitman avec "Meatballs", et des films de Cheech & Chong. L'humour se fait plus irrévérencieux, plus méchant, et surtout bien plus en phase avec un public "post-soixante-huitard" lassé de l'humour à papa...Spielberg a envie de changer d'univers, et surtout de montrer à tous que lui aussi peut être un sale gosse, et pas seulement le créateur de blockbusters aux succès mondiaux...
Pour un peu, on pourrait presque croire qu'il souhaite casser le jouet qu'il s'est créé !      

Fort du succès des "Dents De La Mer" et de Rencontres Du 3ème Type", il peut tout se permettre, y compris un délire total sur pellicule ou il pourrait laisser enfin libre-cours à ses instincts les plus fantaisistes : ce sera donc "1941", parodie de film de guerre au budget très conséquent pour l'époque, et au casting quatre étoiles : John Belushi, Dan Aykroyd, Treat Williams, Robert Stack, Slim Pickens, Christopher Lee, Tim Matheson, Warren Oates, Ned Beatty, John Candy, Nancy Allen, Toshiro Mifune, ainsi quelques acteurs débutants dont Mickey Rourke (qui fait ici ses tous débuts!).
N'aimant pas faire les choses à moitié, Spielberg recrute la crème des techniciens hollywoodiens (et français : une très grande partie du film est tourné avec la Louma, système révolutionnaire inventé par des techniciens bien de chez nous), et s'embarque dans un tournage épique : des décors gigantesques, des maquettes à foison et des destructions massives en pagailles !
Le métrage, une fois monté, est un délire total de 2h30 (qu'Universal lui demande de ramener à 2h afin d'optimiser le nombre de séances quotidiennes) proche, dans l'esprit, des comédies à grand spectacle qui ont marqué Hollywood durant la décennie précédente : "Un Monde Fou Fou Fou" de Stanley Kramer et "La Plus Grande Course Autour Du Monde" de Blake Edwards.

Le film sort en salles en décembre 1979, et  est un succès mitigé qui peine à rembourser son budget record de 35 millions de dollars (hors coûts de marketing); pour la première fois ni la critique ni le public ne suivent le "wonder boy" du nouvel Hollywood...
Depuis, Spielberg se traine le film comme un boulet, le vilain petit canard d'une filmographie exemplaire, devant se justifier régulièrement dans les interviews de ce choix de carrière. En 35 ans, le film est devenu culte, et a souvent été cité comme le seul film de son auteur à avoir fait une four, ce qui est totalement faux. "1941" n'a pas perdu d'argent, il n'a simplement pas eu un succès équivalent aux précédents et aux futurs métrages qu'il a réalisé.
De nombreuses séquences ont marqué une génération entière : la scène d'ouverture parodiant "Jaws", le concours de danse s'achevant en bagarre générale, les délires de John Belushi en pilote fou furieux, la grande roue de la fête foraine détachée de son support et roulant dans la mer, ou bien encore la maison s'affaissant d'une falaise dans la séquence finale.

Je l'ai découvert lors de sa sortie française (en mars 1980), et l'ai revu depuis des dizaines de fois : en vhs, en laser-disc (un superbe coffret Universal "Signature Collection" qui proposait enfin la version longue), et en dvd import américain avec sous-titres français sur la version longue, comportant un making of exemplaire de plus de 100 minutes entre autres bonus.
Impossible pour moi de me lasser de le revoir régulièrement, tant le film est riche et emprunt d'une folie quasi inédite depuis.


Le voir sortir enfin en bluray à l'automne prochain est un rêve de cinéphile. Il sera d'abord édité par Universal au sein d'un coffret-hommage des 8 films que Spielberg a tourné pour le studio (on y retrouvera d'autres inédits en haute-définition : "Sugarland Express", "Duel" et "Always"), puis surement à l'unité.
Bonne nouvelle pour les fans, les 2 versions du film seront disponibles; de plus, le distributeur ayant l'habitude de faire un travail de qualité sur les films de son catalogue, on peut s'attendre à l'édition ultime en terme d'image et de son. Point important, la totalité du contenu éditorial des précédents supports sera regroupé sur un disque.
L'annonce faite hier ne concerne pour l'instant que les Etats-Unis, mais il y a fort à parier que l'équivalent sortira chez nous rapidement.

Dire que l'attente va être longue d'ici le 14 octobre prochain est un euphémisme !!!

Le lien annonçant la sortie du coffret bluray :
http://www.blu-ray.com/news/?id=14371













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