DU PLOMB DANS LA TÊTE de Walter Hill
A
priori, rien ne différencie réellement ce polar du tout venant
Direct-To-Vidéo qui déboule tous les mois dans les rayons dvd/blu-ray :
une star banckable (qui vient souvent se refaire une santé financière en
cachetonnant) en tête d'affiche, un réalisateur plus ou moins chevronné
qui saura mettre de coté ses ambitions pour se plier aux règles du DTV,
un scénario maigrichon aux dialogues fades, quelques seconds couteaux
has-been en guests de luxe, et surtout de la violence, des pépées aux
décolletés plongeants (et aux jupes "ras-la-salle-de-jeux"), et des
séquences d'action brutales toutes les 10 minutes pour contenter le
spectateur friand d'actionner bourrin...
"Du
plomb dans la tête" cumule effectivement tous ces clichés, mais a le mérite de faire sortir de sa tanière un réalisateur mésestimé et injustement oublié ces dernières années : le grand Walter Hill. Le gars aligne quand même une
sacrée filmo : il a débuté comme réalisateur de la seconde équipe sur
"Thomas Crown" et "Bullitt", a écrit plusieurs scénarios importants des
années 70 ("Guet-apens", "La toile d'araignée, et plusieurs de ses
propres longs-métrages), a produit la saga "Alien", et réalisé une
sacrée flopée de polar, films d'action, comédies et westerns. En gros,
le Hill, c'est une pointure !
Son
cinéma est parfois bourrin, toujours viril, et ne cherche pas à être
autre chose qu'un pop-corn movie du samedi soir. Durant toute sa
carrière de metteur en scène, il ne rencontrera pas réellement le succès
qu'on était en droit d'attendre : les deux "48 heures" et "Double
Détente" seront les seuls francs succès financiers de sa filmo, et
toutes ses autres réalisations auront du mal à percer au box-office,
voir ; Hill devra son salut aux "Alien" et à la série tv "Les contes de
la crypte", pouvant ainsi continuer à financer ses séries B et
actionners au demeurant forts sympathiques.
Après
10 ans de diète cinématographique ( "Un seul deviendra invincible" date
2002) et un passage à la télé pour un épisode de "Deadwood" et le
téléfilm "Broken Trail", il est revenu sur grand écran en 2012, à
l'occasion de ce "Du plomb dans la tête".
Le
pitch est simple : un flic, enquêtant sur le meurtre de son
ex-partenaire, s'associe à un tueur à gage pour traquer leur ennemi
commun.
Un polar basique et pas vraiment digne de son talent, donc, mais qui a le mérite d'être fun et de lui correspondre: c'est
bourrin et viril, et ça ne cherche pas à être autre chose qu'un bon
pop-corn movie du samedi soir. C'est vrai que j'attendais plus du
réalisateur des "Guerriers de la nuit", "Sans retour" et "Les rues de
feu", mais le gars a quand même 70 balais et une cécité partielle (il
n'empêche, la photo de ses films est toujours superbe !).
Au
final, le film se voit d'un œil distrait, et s'oublie dès le générique
de fin entamé : Stallone joue le jeu et bombe le torse dès qu'il est dans
le cadre, Jason Momoa en fait des caisses en tueur psychopathe, et le
tout s'achève sur un combat à la hache entre les 2 (un démarquage
flagrant du combat final des "Rues de feu", qui voyait Michael Paré et
Willem Dafoe se bastonner à la masse !!!).
Un
coup pour rien, donc, dans les carrières respectives de Hill et
Stallone (le film à fait un four partout ou il est sorti) mais le film en préparation du réalisateur pourrait le faire
revenir aux affaires : "The dead ones" racontera l'histoire vraie de 2
sœurs devenues chefs d'un réseau de jeu et de prostitution dans le
New-York des années 60/70.
Le
bluray édité par Metropolitan m'a un peu déçu au niveau de l'image, que
j'ai trouvé assez terne. La piste sonore Dts 5.1 est très dynamique, et
fait la part belle à la musique blues électrique de Steve Mazzaro. Les
bonus sont peu intéressants : un bref making-of tout ce qu'il y a de plus
consensuel, et quelques prises alternatives et inédites.
La bande annonce :
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