PREVIEW BLURAY : THE WANDERERS de Philp Kaufman
Bien qu'apprécié par la critique de l'époque, "The Wanderers" alias "Les Seigneurs", 6ème film de Philip Kaufman, n'a pas rencontré en salles le succès qu'il méritait; la faute, si l'on peut dire, à Walter Hill et son génial "Guerriers de la nuit", sorti quelques mois auparavant. C'est bien dommage car les 2 films sont très différents tant dans leurs tons que dans leurs choix de mise en scène, et ne s'adressaient pas au même public.
Dans le New-York décrit par W. Hill (qui annonce furieusement et avec 2 ans d'avance celui du "New-York 1997" de John Carpenter), les gangs font régner la terreur; les Warriors, pourchassés car accusés d'avoir assassiné le chef d'une bande rivale, doivent traverser la ville afin de se réfugier sur leur territoire. Le réalisateur choisit de ne pas situer son métrage à une époque précise, mais tout porte à croire que le New-York décrit est futuriste, voir quasi post-apocalyptique. Le traitement est sérieux, privilégiant l'action, et ne prête vraiment pas à sourire (même si Hill choisit de désamorcer une tonalité jugée trop réaliste en utilisant une imagerie "bande-dessinée" pour les séquences de transition); Ici, N. Y. est décrit comme une ville en guerre, et les guerriers se la sont accaparés.
Philip Kaufman, lui, préfère se tourner vers le passé et jouer la carte de la nostalgie en adaptant librement un roman de Richard Price : son film se situe dans le New-York de 1963, année de transition qui voit la mort de Kennedy, l'officialisation du conflit au Vietnam, et la mort du rock’n’roll (montrée avec justesse à la toute fin du film, quand Richie rentre dans un bar ou Bob Dylan chante "The Times They Are a Changin").
Le métrage alterne avec justesse moments légers et franche rigolade dans sa première partie : Richie, Joey et Turkey sont des Wanderers, la bande italo-américaine du Bronx; entre drague, baston et fête, ils vivent leurs derniers instants insouciants avant de rentrer dans l'age adulte; ils vont toujours au bahut, passent leurs journées à "taquiner" les Baldies et échapper aux violents Ducky Boys, et quand ils ne jouent pas au "pelotte-doudounes" (bousculer les filles dans la rue pour les tripoter), leurs discussions tournent autour du sexe et des virées du samedi soir. Même les conflits entre bandes se règlent à l'amiable : sur un terrain de foot et non pas mano a mano !
C'est dans la deuxième partie que le ton change et devient plus réaliste : Turkey trouve la mort après s'être perdu dans un quartier dangereux ou il est pourchassé par un gang ennemi (la seule scène du film reprenant le ton dur et violent du livre de Price); Joey craque et s'enfuit, ne supportant plus les violences de son culturiste de père, et Richie, mis au pied du mur parce qu'il a mis enceinte la fille d'un truand du quartier, doit accepter de se ranger de ses amis et rentrer dans le rang. Même les Baldies, un soir de biture, quittent le Bronx et s'engagent dans les Marines. La dernière rixe verra les différentes bandes s'associer pour combattre les Ducky Boys, dans un dernier baroud d'honneur.
"The Wanderers", que j'ai revu je ne sais combien de fois en vhs et dvd, est pour moi dans le haut du panier des films jouant sur la nostalgie des années 60, entre "American Graffiti" et "Les mains dans les poches" (film méconnu très proche de ces "Seigneurs", tourné en 1974 avec Stallone et Henry "Fonzie" Winkler); il doit son statut de film culte à sa bande originale blindée de tubes, à son casting impeccable (Ken Wahl et Karen Allen en tête) ,et à ce ton si particulier qui alterne humour et nostalgie sans réellement choisir son camp.
Sa sortie en bluray à la mi-septembre (une exclusivité allemande, le pressage américain annoncé depuis des lustres se faisant attendre) devrait combler les fans : la jaquette annonce un director's cut, ce qui serait un évènement; en effet, cette version plus longue de 6 minutes n'a été montré que 2 fois au public : en 1995, lors d'un festival dans le Colorado, et en 2012 lors d'une soirée à la Film Society de New-York.
La bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=FB7fsg42kXc
Dans le New-York décrit par W. Hill (qui annonce furieusement et avec 2 ans d'avance celui du "New-York 1997" de John Carpenter), les gangs font régner la terreur; les Warriors, pourchassés car accusés d'avoir assassiné le chef d'une bande rivale, doivent traverser la ville afin de se réfugier sur leur territoire. Le réalisateur choisit de ne pas situer son métrage à une époque précise, mais tout porte à croire que le New-York décrit est futuriste, voir quasi post-apocalyptique. Le traitement est sérieux, privilégiant l'action, et ne prête vraiment pas à sourire (même si Hill choisit de désamorcer une tonalité jugée trop réaliste en utilisant une imagerie "bande-dessinée" pour les séquences de transition); Ici, N. Y. est décrit comme une ville en guerre, et les guerriers se la sont accaparés.
Philip Kaufman, lui, préfère se tourner vers le passé et jouer la carte de la nostalgie en adaptant librement un roman de Richard Price : son film se situe dans le New-York de 1963, année de transition qui voit la mort de Kennedy, l'officialisation du conflit au Vietnam, et la mort du rock’n’roll (montrée avec justesse à la toute fin du film, quand Richie rentre dans un bar ou Bob Dylan chante "The Times They Are a Changin").
Le métrage alterne avec justesse moments légers et franche rigolade dans sa première partie : Richie, Joey et Turkey sont des Wanderers, la bande italo-américaine du Bronx; entre drague, baston et fête, ils vivent leurs derniers instants insouciants avant de rentrer dans l'age adulte; ils vont toujours au bahut, passent leurs journées à "taquiner" les Baldies et échapper aux violents Ducky Boys, et quand ils ne jouent pas au "pelotte-doudounes" (bousculer les filles dans la rue pour les tripoter), leurs discussions tournent autour du sexe et des virées du samedi soir. Même les conflits entre bandes se règlent à l'amiable : sur un terrain de foot et non pas mano a mano !
C'est dans la deuxième partie que le ton change et devient plus réaliste : Turkey trouve la mort après s'être perdu dans un quartier dangereux ou il est pourchassé par un gang ennemi (la seule scène du film reprenant le ton dur et violent du livre de Price); Joey craque et s'enfuit, ne supportant plus les violences de son culturiste de père, et Richie, mis au pied du mur parce qu'il a mis enceinte la fille d'un truand du quartier, doit accepter de se ranger de ses amis et rentrer dans le rang. Même les Baldies, un soir de biture, quittent le Bronx et s'engagent dans les Marines. La dernière rixe verra les différentes bandes s'associer pour combattre les Ducky Boys, dans un dernier baroud d'honneur.
"The Wanderers", que j'ai revu je ne sais combien de fois en vhs et dvd, est pour moi dans le haut du panier des films jouant sur la nostalgie des années 60, entre "American Graffiti" et "Les mains dans les poches" (film méconnu très proche de ces "Seigneurs", tourné en 1974 avec Stallone et Henry "Fonzie" Winkler); il doit son statut de film culte à sa bande originale blindée de tubes, à son casting impeccable (Ken Wahl et Karen Allen en tête) ,et à ce ton si particulier qui alterne humour et nostalgie sans réellement choisir son camp.
Sa sortie en bluray à la mi-septembre (une exclusivité allemande, le pressage américain annoncé depuis des lustres se faisant attendre) devrait combler les fans : la jaquette annonce un director's cut, ce qui serait un évènement; en effet, cette version plus longue de 6 minutes n'a été montré que 2 fois au public : en 1995, lors d'un festival dans le Colorado, et en 2012 lors d'une soirée à la Film Society de New-York.
La bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=FB7fsg42kXc
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