BLURAY : DIE HARD 4.0 : RETOUR EN ENFER de Len Wiseman


 
Sujet délicat que d'aborder la série des "Die Hard... Pour les fans, en gros, les 3 premiers sont des classiques des années 80/90, et les deux derniers des bouses commerciales immondes qui ne valent pas un rond !
Bon, pour le 5ème volet sorti l'année dernière, "Die Hard : Belle journée pour mourir", je suis d'accord avec tout le monde : c'est une merde sans nom, un des pires films sortis ces dernières années, un uppercut de conneries, une gifle assenée à tous les fans de la série ! Qu'un tel ratage ait pu voir le jour reste incompréhensible, et je ne comprend toujours pas comment le scénario a pu être validé par la Fox et Bruce Willis (qui n'en est plus à ça prêt, vu la quantité de direct-to-video et autres merdes qui émaillent sa filmographie depuis quelques années !).
Mais le 4...
Dès sa vision en salles, je l'ai aimé; j'ose même le placer largement au dessus du 2ème chapitre, "58 minutes pour vivre". C'est clair et net, le premier et le troisième sont des chefs d’œuvre : de ceux qu'on se revoit religieusement tous les ans, une bière fraiche posée sur la table basse, et le home-cinéma en mode "volume à donf" tout en récitant les dialogues qu'on connait pas cœur. Dirigés de main de maitre par John McTiernan, ces 2 métrages ont changé la face du genre (combien de réalisateurs peuvent se vanter d'avoir révolutionné le film d'action en si peu de temps ?) et prouvent qu'il fait parti des cadors de sa profession, au même titre que James Cameron ou Steven Spielberg.
Tenter d'arriver à son niveau était perdu d'avance pour la majorité des réalisateurs hollywoodiens, mais Len Wiseman s'en est sorti plus que bien et a réalisé un excellent film débordant d'action et d'humour, et tout à fait dans la continuité des précédents volets.
Dans cet épisode, McClane est poursuivi par des tueurs alors qu'il doit escorter un hacker à Washington après qu'une attaque informatique a paralysé le pays. L'histoire devient personnelle quand sa fille est kidnappée par les cyber-terroristes...

On retrouve ici le McClane qu'on aime : toujours au mauvais endroit au mauvais moment, déterminé, bourrin et grincheux; son duo avec le geek Matt Farrell, excellent Justin Long, fonctionne parfaitement, provoquant des joutes verbales très drôles. Le réalisateur choisit de mener son film à un rythme d'enfer  : la première fusillade dans l'appartement de Farrell intervient après à peine 10 minutes de métrage, mais étend le "terrain de jeu" de McClane à toute la côte est des États-Unis. Plongé dans un monde qu'il ne comprend pas (Thomas Gabriel, le bad-guy en chef, traite même notre héros préféré de "montre à remontoir dans un monde devenu digital" !), McClane utilise ses bonnes vieilles méthodes afin d'empêcher la "liquidation" entreprise par un ancien conseiller informatique de la maison blanche; et comme dans les précédents volets, tout cela cache un simple braquages, ici le vol de milliards de dollars des fonds de pension.
Len Wiseman fait preuve d'une très grande maitrise de sa caméra (comme il le prouvera encore en 2012, avec son remake très réussi de "Total Recall", injustement boudé par la critique et le public) : les scènes d'action, bien que menée à un train d'enfer, sont lisibles et de plus en plus violentes et démesurées. Il malmène son héros de toutes les façons possibles (fusillades, bastons mano-a-mano, courses-poursuites en voiture, à pieds, en voiture, en camion, sur un avion), et McClane, dans la grande tradition de son personnage, en prend plein la tête pour le plus grand plaisir du spectateur, finissant le film dans un état lamentable, couvert de plaies et de bosses. Alors qu'il aurait été facile de jouer la carte du tout numérique pour ses séquences d'action, le réalisateur a choisi de donner un aspect (désormais) old school à son métrage en favorisant les cascades en live : les chutes et autres accidents de voitures sentent le mercurochrome et la tôle froissée ! Dit comme ça, ça n'a l'air de rien, mais à l'heure ou les films d'action ressemblent de plus en plus à des cinématiques de jeux vidéo, voir des cascadeurs de chair et d'os suer sang et eau devient de plus en plus rare... Le film regorge de morceaux de bravoure (Bruce Willis fracassant un hélicoptère avec une voiture de police, la destruction d'une usine avec une surcharge de gaz, la baston avec Maggie Q dans la cage d'ascenceur, etc...) , jusqu'à un final hallucinant voyant la destruction d'une autoroute par un avion de chasse dégainant mitrailleuses et missiles ! Du tout bon donc, pour qui aime le grand spectacle.


Bruce Willis, en très grande forme, est ici parfait, et à tout à fait conscience de retrouver son personnage fétiche pour un dernier baroud d'honneur; il comprend que désormais, l'age avançant, il lui sera de plus en plus difficile de jouer de tels rôles, et donne tout pour honorer le héros qui a fait sa gloire. Et depuis, il apparait, tel une guest-star en fin de carrière, dans des seconds rôles alimentaires à même de payer ses impôts et de maintenir son train de vie. Il n'y aura peut-être qu'un Shyamalan, avec qui il a tourné 2 chefs d’œuvre, pour redorer son blason, les deux tournant en ce moment même un nouveau film, "Labor of love". 

Très critiqué par la presse et la fan-base lors de sa sortie en salles, le film sera pourtant un énorme succès à travers le monde. Spectacle éminemment jouissif, "Die Hard 4.0" remplit largement son contrat; action et humour (Kevin Smith, dans une brève apparition, est hilarant dans le rôle de Warlock, geek-hacker squattant le sous-sol chez sa maman !) sont au rendez-vous durant 2 heures regorgeant de moments de bravoures, et offrant aux spectateurs ce qu'ils attendaient : retrouver un des héros emblématiques du cinéma dans une course-poursuite haletante à même de leur en donner pour leur pognon !
Que demander de plus ?...




Le bluray édité par la Fox est de très bonne qualité : l'image est parfaite, et le son Dts énorme. Hélas, cette édition ne propose pas la version "unrated" disponible pourtant en dvd partout dans le monde. Ce montage diffère de la version cinéma, proposant de nombreuses prises alternatives, un langage plus grossier (une marque de fabrique de la série, "fuck" devant être l'expression préférée de McClane !), et rajoutant des plans plus violents. La fox avait décidé que le film serait PG-13, rentabilité oblige, et gommé les aspects jugés trop outranciés afin d'éviter le "R" signifiant une interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés. A l'heure actuelle, seul le bluray allemand en édition limitée propose les deux versions en haute définition :



La bande annonce :

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