LES GARDIENS DE LA GALAXIE de James Gunn
Pas du tout lecteur de comics pendant mes jeunes années (2/3 Strange et Nova de temps en temps...Et c'est tout !), j'ai plutôt bien accroché aux différentes adaptations sorties par Marvel ces dernières années : "Iron Man" 1 & 3 m'ont bien plu (hélas, le deuxième volet est un beau ratage, sans âme ni saveur...), ainsi que les "Thor", et les 2 "Captain America" et "Hulk" encore plus; "Avengers" reste pour l'instant le haut du panier de toute cette série de films, mélange parfait d'action, d'humour, et de qualités techniques.
Ces "Gardiens de la Galaxie" est plus que bon : un excellent spectacle bien joué, bien rythmé, aux effets spéciaux bluffants et à l’énergie communicative (la bande son, blindée de tubes des années 70 et 80 y est aussi pour beaucoup). J'avais quelques craintes après avoir découvert la bande annonce : une méconnaissance complète des personnages, un univers très (trop?) éloigné des précédents films, et un genre (le space-opéra) qui ne m'attire pas plus que ça. Au final, j'ai pris un vrai plaisir à voir évoluer cette bande disparate et déjantée de héros; l'humour, omniprésent, y est certainement pour beaucoup, ainsi que la multitude de référence aux années 80 : passée une scène d'introduction dramatique (la mort de la mère du héros), le réalisateur s'amuse ouvertement avec l'énorme et onéreux jouet mis à sa disposition, tout en gardant un recul étonnant (mais très bénéfique au métrage) dans un blockbuster vendu comme le lancement d'une nouvelle ère pour la Marvel.
Le hors-la-loi Peter Quill (qui se fait appeler Star-Lord), après avoir volé un mystérieux globe au pouvoir destructeur, s'allie avec 4 aliens pour contre-carrer les projets du dangereux Ronan.
Dit comme ça, le sujet du film n'est pas des plus accrocheurs; mais James Gunn a tout misé sur l'alchimie entre ses 5 anti-héros, ce qui permet au film d'emporter le morceau et d'en faire un blockbuster estival digne de ce nom. Star-Lord et Rocket, le raton-laveur génétiquement modifié auquel un Bradley Cooper en très grande forme prête sa voix, manient un humour ironique ravageur qui donne au métrage ce ton si décalé que je ne m'attendais pas à voir (les références à "Footloose" et Kevin Bacon en têtes). La touche plus mélodramatique est judicieusement développée avec les personnages de Drax et Gamora, 2 guerriers qui souhaitent se venger de Ronan après avoir vu leurs familles décimées. Groot, l'arbre - garde du corps de Rocket, était pour moi le personnage le plus délicat à appréhender, au vue de la bande annonce et des extraits. Au final, le réalisateur et son interprète (Vin Diesel) arrivent parfaitement à lui donner vie, voir même à lui donner de l'humanité lors de la scène de baston finale.
Il aurait été facile pour James Gunn de livrer un film d'action bourrin et décérébré en multipliant les séquences d'action et de destruction, mais il a choisi de poser ici les bases d'une toute nouvelle série : il prend son temps, sur les 2 heures de métrage, pour présenter ses personnages, les enjeux qui les motivent, et l'univers ou ils vivent; un univers relié aux précédents films de la Marvel par le biais du "collectionneur", vu précédemment en toute fin du générique de "Thor 2" et interprété par Benicio Del Toro, et par Thanos, brièvement croisé dans les "Avengers" (la Marvel utilise les séquences post-génériques comme personne !).
Gunn, issu de la team "Troma" (Lloyd Kaufman, boss de la boite de production fait d'ailleurs une apparition dans la séquence de la prison galactique) a réuni un casting judicieux et impeccable pour son métrage; Chris Pratt est une véritable révélation, crédible tant en action-hero qu'en trublion comique; Zoe Saldana confirme tout le bien que je pensais d'elle après "Avatar" et les "Star Trek" made in J.J. Abrams; et Dave Bautista, venu du catch, assure méchamment en Drax vengeur. Tous les seconds rôles sont bien choisi (Michael Rooker en tête), et quelques petites
surprises émaillent le casting du film (Glenn Close, John C. Reilly, Nathan
Fillion, Gregg Henry, Josh Brolin) dont une mémorable apparition surprise
d'Howard The Duck !
Pour la Marvel, les grands challenges des "Gardiens De La Galaxie" étaient de renouveler le genre du space-opéra, de poser les bases d'un nouvel univers tout en respectant celui précédemment créé par le studio, et d'offrir un métrage décomplexé et fun, différent du tout venant hollywoodien qui sort chaque été : pour moi c'est un pari relevé haut-la-main, et qui me fait penser que le succès rencontré est largement mérité. Indéniablement, le choix de Gunn pour le réaliser c'est avéré payant : encore une fois chez Marvel, un réalisateur qui n'est pas issu de la grande famille du blockbuster estival a su imposer sa vision auprès d'une major, passant outre les impératifs commerciaux pour livrer une œuvre certes grand public mais différente.
Vivement les suites, donc...
La bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=0SEdue5SIcg
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