BLURAY : ALL IS LOST de J.C. Chandor
J.C. Chandor ne s'est pas facilité la
tache avec son deuxième film. Pour ôter tout doute au spectateur
tenté par la vision du film : oui Robert Redford est le seul acteur
présent à l'image, et oui il ne prononce qu'un seul mot durant toute la
durée du métrage (un "fuck" retentissant), hormis le texte
d'introduction en voix off.
Le
long métrage de Chandor est un survival épique et réaliste : un marin
solitaire naviguant au milieu de l'océan indien voit son navire heurté
par un container flottant à la dérive; malgré quelques réparations, et
suite à une violente tempête, le bateau prend l'eau et doit être évacué.
Réfugié sur un canot de sauvetage avec de maigres ressources, le marin
voit peu à peu ses chances de survivre s'amenuiser.
Regarder ce film, ce n'est pas assister aux tentatives de survie d'un homme seule face aux éléments et à la malchance, c'est observer durant 100 minutes Redford lutter contre la vieillesse et se prouver, ainsi qu' à son public, qu'il est encore là malgré ses 77 ans et qu'il a toujours la force, le courage et la hargne nécessaires pour continuer à œuvrer à Hollywood. Connu principalement pour son physique, l'acteur a su s'entourer intelligemment au début des années 70 afin de prouver qu'il était plus qu'une belle petite gueule : ses engagements politiques et écologiques ainsi que son investissement personnel dans le développement voir la pérennité du cinéma américain indépendant en sont les preuves les plus indéniables.
Aujourd'hui il est l'un des derniers grands d'un Hollywood révolu, et en tournant "All is lost", il accepte peut-être le projet le plus ambitieux et aussi le plus casse-gueule de sa très prolifique carrière : seul à l'écran, tous les regards du spectateur sont tournés vers lui; il fait faire preuve d'une abnégation totale et accepter de se livrer comme jamais, lui qui a cultivé le secret autour de sa vie privée.
En témoigne le speech d'introduction :"13th of July, 4:50 pm. I'm sorry. I know that means little at this point, but I am. I tried, I think you would all agree that I tried. To be true, to be strong, to be kind, to love, to be right. But I wasn't. And I know you knew this. In each of your ways. And I am sorry. All is lost here, except for soul and body, that is, what's left of them, and a half day's ration. It's inexcusable really, I know that now. How it could have taken this long to admit that I'm not sure, but it did. I fought till the end. I'm not sure what that is worth, but know that I did. I have always hoped for more for you all. I will miss you. I'm sorry.".
Un texte que l'acteur aurait pu écrire lui même, comme un constat et un testament adressé aus siens. Il prouve ici, à ceux qui l'auraient oublié, toute l'étendue de son talent d'acteur mais aussi de ses capacités physiques; il subit ici plusieurs tempêtes, est immergé dans un bateau en train de couler, ou est maltraité par les flots déchainés dans son radeau d'infortune. Indéniablement, Redford en remontre à beaucoup dans cette bataille ou un homme seul et isolé n'accepte pas le destin funeste qui semble être le sien s'il baisse les bras.
Ce duel entre l'homme et la mer est magnifiquement mis en images par Chandor. Alors qu'il est avare en plans large tant que Redford est sur son bateau, le réalisateur multiplie les plans sous-marins dans la deuxième moitié de son film, dès lors qu'il se retrouve sur son canot de sauvetage, afin de rendre compte de l'isolement de son héros et de la dangerosité de la situation. Tourné avec un petit budget (moins de 10 millions $), le métrage a été filmé principalement en studio au Mexique (là même ou Cameron tourna "Titanic") et est bourré d'effets spéciaux, mais Chandor ne se laisse jamais dépasser par les défis techniques, et rend un film parfait dans ses choix de mise en scène.
Véritable expérience de cinéma, "All is lost" mérite largement le détour, et se regarde réellement sans ennui (une crainte que j'avais, et qui m'avait suffisement refroidi pour ne pas aller le voir en salles).
Regarder ce film, ce n'est pas assister aux tentatives de survie d'un homme seule face aux éléments et à la malchance, c'est observer durant 100 minutes Redford lutter contre la vieillesse et se prouver, ainsi qu' à son public, qu'il est encore là malgré ses 77 ans et qu'il a toujours la force, le courage et la hargne nécessaires pour continuer à œuvrer à Hollywood. Connu principalement pour son physique, l'acteur a su s'entourer intelligemment au début des années 70 afin de prouver qu'il était plus qu'une belle petite gueule : ses engagements politiques et écologiques ainsi que son investissement personnel dans le développement voir la pérennité du cinéma américain indépendant en sont les preuves les plus indéniables.
Aujourd'hui il est l'un des derniers grands d'un Hollywood révolu, et en tournant "All is lost", il accepte peut-être le projet le plus ambitieux et aussi le plus casse-gueule de sa très prolifique carrière : seul à l'écran, tous les regards du spectateur sont tournés vers lui; il fait faire preuve d'une abnégation totale et accepter de se livrer comme jamais, lui qui a cultivé le secret autour de sa vie privée.
En témoigne le speech d'introduction :"13th of July, 4:50 pm. I'm sorry. I know that means little at this point, but I am. I tried, I think you would all agree that I tried. To be true, to be strong, to be kind, to love, to be right. But I wasn't. And I know you knew this. In each of your ways. And I am sorry. All is lost here, except for soul and body, that is, what's left of them, and a half day's ration. It's inexcusable really, I know that now. How it could have taken this long to admit that I'm not sure, but it did. I fought till the end. I'm not sure what that is worth, but know that I did. I have always hoped for more for you all. I will miss you. I'm sorry.".
Un texte que l'acteur aurait pu écrire lui même, comme un constat et un testament adressé aus siens. Il prouve ici, à ceux qui l'auraient oublié, toute l'étendue de son talent d'acteur mais aussi de ses capacités physiques; il subit ici plusieurs tempêtes, est immergé dans un bateau en train de couler, ou est maltraité par les flots déchainés dans son radeau d'infortune. Indéniablement, Redford en remontre à beaucoup dans cette bataille ou un homme seul et isolé n'accepte pas le destin funeste qui semble être le sien s'il baisse les bras.
Ce duel entre l'homme et la mer est magnifiquement mis en images par Chandor. Alors qu'il est avare en plans large tant que Redford est sur son bateau, le réalisateur multiplie les plans sous-marins dans la deuxième moitié de son film, dès lors qu'il se retrouve sur son canot de sauvetage, afin de rendre compte de l'isolement de son héros et de la dangerosité de la situation. Tourné avec un petit budget (moins de 10 millions $), le métrage a été filmé principalement en studio au Mexique (là même ou Cameron tourna "Titanic") et est bourré d'effets spéciaux, mais Chandor ne se laisse jamais dépasser par les défis techniques, et rend un film parfait dans ses choix de mise en scène.
Véritable expérience de cinéma, "All is lost" mérite largement le détour, et se regarde réellement sans ennui (une crainte que j'avais, et qui m'avait suffisement refroidi pour ne pas aller le voir en salles).
Je n'ai pas encore testé les bonus (quelques modules sur le tournage et Redford).
La bande annonce :
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