MAGIC MIKE XXL de Gregory Jacobs
3
ans après le succès surprise du premier volet, Mike et ses potes
stripteasers sont de retour, cette fois sous la houlette de Gregory
Jacobs, fidèle assistant réalisateur d'un Steven Soderbergh depuis le
début des années 90. "Magic Mike" avait été un des gros succès surprise
de l'été 2012 (tourné pour à peine 7 millions de $, il en avait engrangé
plus de 100 rien que sur le territoire américain !), starisant
définitivement Channing Tatum après le carton "21 Jump Street" 3 mois
plus tôt. Comme d'habitude à Hollywood, donner une suite à un tel carton
est une évidence qu'il ne fallait pas laisser passer...
Tatum
retrouve donc à nouveau son personnage de Mike, ainsi que sa bande de
potes des King Of Tampa, stars du striptease masculin. Alors que le
premier volet nous faisait découvrir ce monde sous un jour plutôt sombre
et cynique (entre drogue, alcool et folles soirées, les nuits étaient
plutôt chargées) à travers les yeux du Kid, un débutant happé par le
milieu et formé par Dallas, stripteaser en chef du groupe, ce deuxième
film est beaucoup plus festif, et prend la forme d'un road movie, les
Kings Of Tampa se rendant à une convention avant de raccrocher
définitivement leurs strings usés sur les pistes de danse de Floride.
La
réalisation de Jacobs reste fidèle au
style et à la patte de Soderbergh : tout en fluo et paillettes pour les scènes clipesques de danse, et naturaliste et épuré pour les autres. Un Soderbergh d'ailleurs, qui assure quand même la production, la superbe photographie et même le
montage du long métrage sous pseudo (le dernier plan du film est même un auto-hommage
direct, et reprend la dernière séquence de "Ocean's
Eleven"). Le film est également plus drôle, le scénario mettant plus en
avant la bande à Mike, des trentenaires et quadras qui, entre deux
séances de strip, nous font partager leurs craintes
d'un lendemain bien plus triste, et leurs doutes quant à pouvoir faire
autre chose que se dessaper face à des hordes d'américaines déchainées. Sur
la route, ils rencontrent quelques personnages hauts en couleurs, dont
Andy McDowell, étonnante en couguar sudiste frustrée et dévergondée,
Jada Pinkett-Smith en tenancière de boite de strip (et pendant féminin
du personnage de Dallas incarné par Matthew McConaughey dans le premier film), et Amber Heard, photographe amatrice que Mike échouera à séduire.
Alors
oui, "Magic Mike XXL" n'a pas inventé la poudre, mais reste un
divertissement vraiment très bien fichu, moins immersif dans ce milieu,
et qui privilégie cette fois les échanges entre les personnages aux
numéros de danse (qui restent quand même nombreux, et superbement
chorégraphiés), rendant ainsi la chair moins triste. Car oui, la chair
était à mon sens parfois (et volontairement) triste dans le premier
film, à l'image de cette scène qui voyait Big Dick Richie se gonfler le
pénis avec une pompe au premier plan, alors que Channing Tatum
dissertait sur le rôle du stripteaser dans la société moderne à
l'arrière. Moins critique donc, et plus ouvertement fun, "Magic Mike
XXL" mérite vraiment mieux que sa réputation de film du samedi soir pour
nénettes en manque de chippendales.
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