BLURAY : THE BLOB de Irvine H. Millgate

Premier grand rôle de Steve McQueen, "The Blob", sorti en France sous le titre "Danger Planétaire", est un des films cultes de la science-fiction de la fin des années 50. Le producteur Jack H. Harris souhaitait engager Anthony Fransciosa, mais le réalisateur Irvine H. Millgate venait de tourner un film avec lNeile Adams, la femme de McQueen, et proposa ce dernier pour incarner Steve Andrews, l'étudiant rebelle qui tente de prévenir les autorités d'une bourgade qu'une météorite qui vient de s'écraser sur Terre a délivré une matière extra-terrestre intelligente dévorant tous les êtres humains sur son passage. Harris crut tant en McQueen, qui bien que trop âgé obtint quand même le rôle, qu'il lui fit signer un contrat pour 2 autres films; un contrat qui fut rompu par Harris et Millgate quand ils virèrent l'acteur du plateau quelques minutes à peine après la fin de ses prises de vue, tant celui-ci s'était montré dur et compliqué à gérer !

Près de 60 ans après, que reste-t-il donc de ce mythique "Blob" ? Eh bien tout simplement une petite perle de SF rétro, tournée comme beaucoup d'autres de l'époque avec des bouts de ficelles (à peine plus de 100 000 $ de budget) dans quelques décors californiens qui ne cachent rien de leurs origines et les ruelles d'un petit bled de Pennsylvanie. Les effets spéciaux rudimentaires ont gardé toute leur saveur et l'interprétation, hormis un McQueen presque trop concerné, est à l'avenant. Le scénario distille de longues plages de discussions régulièrement entre-coupées des méfaits de la masse gélatineuse rouge (symbolisant la menace communiste alors aux portes des États-Unis) dans le cabinet d'un médecin ou dans les rayons du supermarché local.

A vrai dire, s'il n'y avait pas là les premiers pas en tête d'affiche d'une des plus grandes icônes du cinéma américain, 'The Blob" serait tombé comme beaucoup d'autres séries B de l'époque, dans l'oubli, et ce malgré les tentatives du producteur de relancer régulièrement la machine, comme annoncé durant le générique de fin, qui affiche un point d'interrogation juste après le "The End" traditionnel. D'abord avec une suite tournée en 1972 par Larry Hagman, le célèbre JR de la série "Dallas", puis avec un remake de 1988 réalisé par Chuck Russell et scénarisé entre autre par Franck Darabont (une excellente série B là-aussi, et qui bénéficiait d'excellents effets spéciaux dûes à John Caglione, Jr et Tony Gardner). Une nouvelle version est même annoncée pour l'année prochaine, toujours produit par un Harris presque centenaire et qui continue à y croire (ce qui force quand même le respect !), avec Simon West à la réalisation, et Samuel L. Jackson dans l'un des rôles principaux !

Reste que "The Blob", en affichant un sérieux que seules les bandes de l'époque pouvaient se permettre, se regarde aujourd'hui d'un œil purement nostalgique, ce qui lui donne un charme certes désuet mais indéniable.

Le bluray allemand édité par Capelight reprend les bonus du pressage Critérion édité en 2013 (commentaires audio et galerie photos), et y adjoint la version Super-8. Le tout emballé de très belle façon dans un boitier Mediabook comportant un livret avec de nombreuses reproductions d'affiches et de photo, ainsi que le dvd.

La copie du film, elle, a été superbement restauré en 4K, et affiche des couleurs et une définition exemplaires !
Comme d'habitude avec cet éditeur, pas de vost-fr ou de vf, mais des sous-titres anglais qui suffisent largement ici.