LA TRILOGIE "THE HOBBIT" de Peter Jackson

Avec quelques semaines de retard, j'ai enfin visionné le dernier chapitre de la trilogie du Hobbit: "la bataille des 5 armées". Ça faisait pas mal de temps que je trainais des pieds à aller le voir, déçu que j'avais été par les deux premiers volets de la saga, et ce même si les critiques de l'ultime chapitre ont été plus que positives dans leur ensemble. Et enfin j'ai retrouvé ici l'esprit de la trilogie du "Seigneur des anneaux".
N'ayant jamais lu les bouquins de Tolkien, j'avais bêtement cru que le Hobbit était une saga aussi adulte et sombre que les précédents; d’où ma déception lors du visionnage du "Voyage inattendu", de découvrir une histoire bien plus fade, et surtout traitée de manière plus "enfantine". Franchement, les 170 minutes du film m'avaient paru loooooongues et bien peu passionnantes. Entre une séance de vaisselle incongrue et un manque flagrant de suspens et d'enjeux narratifs, je n'avais pas trouvé mon compte d'aventure ici. Il n'y avait que durant la séquence entre Bilbo et Gollum, une joute de devinettes d'anthologie, que j'avais été tiré de ma somnolence... La débauche d'effets spéciaux, tous magnifiques, n'avait par ailleurs pas compensé pour moi le peu d'enthousiasme que j'ai cru déceler dans la réalisation d'un Peter Jackson qui m'a semblé bien moins concerné voir absent (la scène des "géants de pierre" sentait clairement le tournage de seconde équipe). Peut-être que la présence d'un trop grand nombre de personnages, à la fois pas assez caractérisés à mon gout et bien moins charismatiques que ceux de la trilogie du "Seigneur...", avait freiné mon immersion dans cette histoire ? En tout cas, à l'arrivée le résultat était là : une déception doublée d'une "légère" perte de confiance envers Peter Jackson...
Et rebelote pour le deuxième chapitre, "La désolation de Smaug", que j'avais même trouvé encore plus faible que le précédent. A nouveau l'aspect visuel était incroyable, mais l'avancée dans l'histoire m'avait semblé si molle que mes paupières se sont faites très lourdes encore une fois, et c'est uniquement dans les dernières minutes que je suis sorti de ma torpeur : la confrontation entre Smaug et l'équipée de nains renouait enfin avec les grandes heures "jacksoniennes" que j'attendais. Mais pour en arriver là, il fallait se taper une flopée de séquences bien trop insipides et peux intéressantes à mon gout.
Ainsi donc il aura fallu plus de 5 heures au réalisateur pour poser son histoire... 5 heures qui m'ont paru laborieuses, parfois ennuyantes, souvent convenues et prévisibles. De belles scènes d'action sont éparpillées ça et là tout au long du récit, mais pour moi, le cœur de Peter Jackson n'y est pas. Ces 2 films auraient largement mérités d'être regroupés en un métrage unique de 3 h/3h30, dépourvu de répétitions inutiles (les séquences redondantes car trop multiples des doutes de Bilbo quant à ses capacités à aller au bout de l'aventure) et de personnages inutiles (Tauriel/Evangeline Lilly et sa love-story avec Kili/Aidan Turner, le come-back de Legolas, Radagast/Sylvester McCoy et son traineau tiré par des lapins). Le scénario ainsi ramassé aurait été bien plus dynamique et surtout bien plus intéressant.
Mais "La bataille des 5 armées", ah oui ! Passée une conclusion rapide au cliffhanger du précédent film (l'attaque de Smaug et sa mort), l'histoire se concentre sur Thorin et sa folie naissante, et surtout sur cette bataille tant attendue et qui renoue complètement avec les aptitudes du réalisateur à offrir un spectacle sombre et furieux. Enfin j'ai retrouvé là la patte de Jackson, son énergie et ses images de batailles folles et démesurées entremêlant les destins de chacun dans un tourbillon narratif enivrant.

Car oui, ces quasi 60 minutes de combats ininterrompus et l'épilogue qui en découle (d'une tristesse et d'une émotion dont lui seul à le secret), en plus d'être un véritable tour de force cinématographique démontrant tout le savoir-faire et le génie de Peter Jackson, justifie et conclu la saga Hobbit de la plus belle des façons. Il arrive ainsi à faire oublier les déceptions engendrées par les 2 premiers films (et ça, ça me fait quand même bien suer de l'écrire, j'aurais vraiment aimé les apprécier au même titre que la trilogie originale) en redoublant de vigilance afin de ne pas retomber dans les travers qui les plombaient, et livre LE morceau de bravoure ultime, comme pour s'excuser du travail honnête mais sans réel saveur qu'il a proposé pour en arriver là.
Pour ça, je dis "excuses acceptées, Mr Jackson !"